La Dame Hanaista de Carn Dum

Celebrinwen a tout d'une Noldor. De son accent jusqu'à la plus part de ces manières. Et elle s'est astreinte à un entrainement rigoureux et long pour atteindre ce résultat. Il faut dire que le temps lui a été donné de parfaire son style, à l'Est, les gens des chariots ont peu l'habitude des eldar, il était donc plus aisé de les duper. Mais elle a toujours su que son rôle majeur se jouerait à l'Ouest, et qu'il ne serait pas aussi aisé de faire jouer les faux semblants. Cette obsession de l'illusion lui laisse une grande capacité de tromperie. On dirait que Celebrinwen est taillée pour la politique, entre flatterie, apparences et complots, sa vie ne semble être qu'une trame de mensonge tissée par Melkor lui-même.

Celebrinwe a été profondément marqué par les hommes. Ce ne sont pas les orcs qui l'ont arrachée à son foyer. Ce ne sont pas les gobelins qui l'ont parquée dans un bordel. Ce ne sont pas les Uruk qui l'ont battue et violée. Tout ceci, ce sont les hommes qui en sont responsables. Ils l'ont blessée au plus profond de son être et elle ne leur a jamais pardonné. Son seul sauveur fut Melkor par l'intermédiaire de sa secte de fidèles. Depuis, même si elle arrive à faire croire le contraire, elle n'a qu'aigreur et rancoeur envers les humains. Ils vivront asservis ou ils mourront.

Personne n'a jamais fait l'effort de comprendre les orcs. Pourquoi l'auraient-ils faits, ceux-là qui imposent leur volonté par la peur? Mais pour une femme Elfe, toute prêtresse de Melkor qu'elle soit, avoir l'obéissance des ces troupes est un exercice complexe. Avant de recevoir les dons de Melkor qui lui ouvrent désormais d'autres possibilités, Celebrinwen s'est donc penché sur la pensée des Orcs. Désormais, elle ne les tiens pas par une poigne de fer, par la cruauté ou par ses pouvoirs, mais par d'obscure promesse. Elle use de sa position et de petites attentions idéalement placées. Les victoires de ces bêtes leur apportent la faveur de la Dushelob. Leur défaite, sa désapprobation et l'opprobre. Elle a réussi à donner la valeur de trophées à des cadeaux insignifiant. Représentante de Morgoth, elle les tient en haleine en leur prodiguant la bénédiction de leur créateur. Sadique expérimentée, elle sait aussi comment réprimander l'insubordination. La mort n'est pas grand chose pour un orc, mais la faiblesse d'une ou l'autre partie arrachée, c'est une autre histoire...

Un âge à monter dans la hiérarchie, un âge à comploter, un âge à corrompre, un âge à apprendre les secrets de Melko. Après autant d'années et de siècles, elle a pu assembler autour d'elle un nombre non négligeables de fidèles. Elle a su saisir les opportunités qui se présentaient à elle. Maintenant que l'ordre du monde est sûr le point de d'être bouleversé, elle a répondu à l'appel et mis ses moyens au service de la Duathost. Et ces mêmes moyens lui ont offert une place confortable dans l'ordre.

Réseau larvé à l'Est: La secte du Mensonge est au service de Melkor depuis près de deux âges, maintenant qu'elle a acquis la tête de cette organisation, Celebrinwen a accès à ses nombreux adeptes dispercés à travers Rhûn tout entier et même au delà. Souvent mal vus et pourchassés, les adeptes de sa secte sont difficilement identifiables. Aussi à défaut d'être riche ou d'avoir une grande armée à ses ordre, la Dame a mis à la disposition de la Duathost un réseau extrêmement ramifié et profondément ancré en Orient.

En mission dans le Nord: Le Triumvirat lui a confié la mission délicate d'affaiblir le Royaume Unifié au nord. Cette mission la met dans une position délicate, d'une part, elle lui offre la possibilité de confirmer sa place et son influence au sain de la Duathost, mais en contre-partie, elle se retrouve beaucoup plus isolée que dans son domaine de l'Est. Elle ne risque pas d'oublier cette tentative de l'évincée de la course à l'influence...

Des plans dans les plans: L'objectif plus ou moins avoué de la dame, comme de nombre de Nulefëa, est sans aucun doute de prendre la place d'un des dirigeant de la Duathost. Derrière une obéissance passive et une apparente fidélité se cache intrigues et trahisons subtiles.

Une vérité jamais entière: Fidèle à son titre, Celebrinwen ne dévoile jamais ce qu'elle sait, en réalité obtenir autre chose qu'un mensonge de sa bouche est déjà une chose exceptionnelle. Une protection efficace contre nombre d'ennemis, interne comme exterieur à l'Empire de Melkor naissant.

Pas besoin d'être un grand sage pour savoir que Celebrinwen est la pire engeance née des royaumes Elfiques depuis les anneaux de pouvoir eux-mêmes. Jamais une Elfe ne s'était à ce point laissée pervertir par l'ombre. Elle ne dupera aucun Noldor avec ces manières mielleuses. Mais la Dame réserve sans doute quelques surprises en cas de rencontre malheureuse. La politique peut se faire un bouclier précieux.

Ses parents auraient sans doute aimé qu'elle soit folle, ou au moins manipulée, mais sa position, c'est bien elle qui l'a décidée. Elle a embrassé le pouvoir des Ténèbres et s'y est jetée tout entière. Pour elle, le Mensonge régit le monde et s'y dérober n'est qu'hypocrisie. Nulle n'échappe à la puissance de Melkor. Elle se voile d'illusion, ment comme elle respire et trompe ses alliés comme ses ennemis. Entre pouvoirs réels et pouvoir mystique. Elle ne vit que pour accomplir les desseins de son maître, ce qui à moyen terme se traduit par la fortification de Carn Dum et la domination du Nord.

Elle traite avec les orcs, elle traite avec les hommes, elle commercerait avec les Balrogs eux-mêmes si il en était encore en Terre du Milieu. La fin justifie les moyens. Les hérétiques ne méritent que sa cruauté. Ce sadisme appris parmi les gens de l'extrême Est. Son addiction, son péché mignon. La récompense des faibles, le châtiment des dissidents, le destin des vaincus.

Son esprit est un monde obscure où le sadisme se cache parmi les ténèbres du mensonge caché derrière un masque de pureté blanche et de beauté froide.

Il fut un temps où les Noldor vivaient à l'Est des Monts Brumeux. Un temps où les Anneaux étaient maîtres. Un temps où les Ténèbres et la guerre arrachèrent une enfant au peuple des Eldar. Loin de la ruine, loin des chants, loin de la mer, loin à l'Est. Baladée d'esclavagiste en fermes, de fermes en maisons closes. Une enfance de violence, de perfidie. La mort et la douleur à chaque tournant. Un siècle de tourment.

C'est au début du Tiers Âge naissant que la rédemption frappa à la porte de ce qui aurait dû être un destin tragique. Lorsqu'une secte adepte d'un dieu obscur se pencha sur son sort et l'emmena dans la relative sécurité des grottes de la rive orientale de la Mer de Rhûn. Celebrinwen, parce qu'elle se souvenait encore de son prénom, grandit donc là, parmi les fanatiques de cet étrange Melko. A l'abri du monde, elle appris l'art de tromper et de manipuler. Dans les caves humides et obscure, elle découvrit le plaisir dans la souffrance de l'autre. Et lorsque l'ombre s'éleva à nouveau à l'Est, elle put exprimer pleinement ses talents.

Et pourtant, même si des murmures parlent d'une femme à la beauté irréelle et à la chevelure d'argent qui trôna au coté de l'un ou l'autre seigneur, son passé reste obscure, incertain. Et le trouble permit toutes les rumeurs. Une tueuse d'Elfes, une intime de Khamul, elle aurait même dépecé un Istari. Et pires affabulations encore. Une réputation, loin à l'Est, qu'elle ne bougea jamais pour démentir. Une Elfe au service de l’œil, cela avait le don d'attiser les esprits et la curiosité, de faire naître le fantasme.

Aussi au milieu des on-dits et des exagération, il est très difficile d'arriver à savoir ce que fut sa vie. Il y a peu de doute quant au fait qu'elle voyagea beaucoup. Entre Rhûn, les royaumes d'orient et même certaines places fortes de l'occident. Pour qui se donne la peine de chercher, on peut découvrir qu'elle visita des hauts lieux de magie noire comme Minas Morgul ou Dol Guldur, qu'elle séjourna un temps le long de Nurnen ou qu'elle découvrit la cité pirate d'Umbar. Ses pas la menaient là où le dieu de la Tromperie voulait l'emmener. Plus particulièrement à l'Est où ses murmures jouèrent probablement un rôle dans la monté en puissance de Sauron. Dans ce contexte, impossible de prendre la pleine mesure de ses alliés ou de ses relations.

Aujourd'hui, peu importe le passé, il est lointain, aussi bien dans le temps que dans l'espace. Celle qui a hérité du surnom de Dame Hastaina, la dame corrompue a pris du galon au sein de son ordre. La Prêtresse des mensonges décida que l'Est n'était plus propice pour l'accomplissement des desseins du Maître ou bien ses supérieurs en ont-ils décidé à sa place? Toujours est-il qu'elle choisit donc d'emmener ses fidèles et fanatiques dans un long voyage. A travers Rhûn puis le long de la Carnen, ils s'attardèrent un temps dans les Monts du fer sous la protection du clan de Ragnar, renforçant par un jeu subtil l'alliance qui les unissait à l'Empire naissant. Finalement, elle les mena là où demeurait son objectif. Après un long périple à travers la désolation du Forodwaith, les ombres des montagnes de l'Angmar et la silhouette massive du Gundabad se dessinèrent sous leurs yeux. Tous ne survécurent pas au voyage mais ils ne pouvaient avoir peur de la mort parce que leurs âmes seraient réunies auprès de leur maître une fois la victoire acquise.

En cette 170^ième année du quatrième Âge, la Dame Hastaina pose le pied dans l'ancien royaume d'Angmar et pénétre dans les ruines de Carn Dum desquelles se relève lentement une sombre forteresse de pierre, de fer et de glace. L'heure approche où le véritable seigneur de la Terre du Milieu pourra enfin se dévoiler. L'Étoile du Soir a vacillé, le destin est en marche.

+4 Remarquable: Tromperie
+3 Bon: Charisme et Domaine de l'âme
+2 Moyen: Connaissance, Volonté et Perception
+1 Passable: Contact, Investigation, Provocation et Ressource.

Le chant a toujours eu sa place au sein de la Terre du Milieu, empli de pouvoir et de mystique. Capable d'apaiser les coeur et de redonner espoir, il est l'outils de création d'Eru, il est l'arme des Valar. Comment pourrait-il être nuisible? Lui qui sauva tant de héros dans leur lutte contre le mal...

Pas étonnant que lorsque Morgoth pu agir à nouveau sur le monde, il choisit de corrompre cet art ancien qui lui avait été si délétère par le passé. Dans cette tâche, il s'est tout naturellement penché sur une âme fidèle à sa cause qui serait le meilleur réceptacle de ce  nouveau don. Ainsi, le chant des elfes, musique propre à cette race et prompte à guérir, dévoiler et porter secours trouva chez Celebrinwen un autre emploie: celui de tromper, d'asservir, de duper et d'affaiblir. Entre les mains de la Dame Corrompue, la harpe devint une arme et les trilles de sa voix autant de traits tirés au rythme d'une mélodie souillée.

Mais toute corruption ou tout "don" du Maître des ténèbres laisse sa trace. Marquée dans sa chaire, Celebrinwen arbore trois anneaux runiques complexes sur la face intérieure de sa cuisse. Depuis que la douleur l'a frappée au moment même où l'étoile du soir rougeoyait, elle se révéla doter de nouvelles facultés. Elle se leva le lendemain avec la force de subjuguer et de corrompre l'âme elle-même. Ce qu'elle avait pour l'instant construit à force de mensonges et de tromperie parut tout à coup bien faible en regard des possibles de son nouveau don. Et elle saura employer ce cadeau à son plein potentiel pour remercier son Seigneur.